La crise sanitaire mondialisée que nous traversons est sans précédent et les responsables sont avant tout les politiques néolibérales capitalistes, instaurées depuis 40 ans, qui visent à tout marchandiser et qui ont mis nos systèmes de santé en burnout, avant même l’apparition du coronavirus. En effet, les politiques d’austérité dans les services publics, qui se sont toujours traduites par la réduction des moyens (humains, fermeture d’établissements de santé, nombre de lits, rémunérations des personnels gelés) ont plongé nos établissements de santé dans une situation critique et ont mis les soignants dans des conditions de travail inacceptables, risquant leur vie, faute d’équipements de protection suffisants (!) pour assurer des soins de qualité à tous. Les établissements médico-sociaux en paient le prix fort… Combien de vies dans les EHPAD, dans les hôpitaux auraient pu être sauvées si une réelle politique de dépistage, de confinement avait été instaurée à temps ?
La crise confirme la réalité de celles et ceux qui sont essentiel.le.s aux fonctions vitales de notre société. Pas les banquiers, pas les patrons, pas les actionnaires, pas les “premiers de cordée” mais les travailleur.se.s en première ligne, en danger, les soignant.e.s, conducteur.trice.s, éboueur.se.s, agriculteurs.trices, caissier.e.s., postier.e.s, … salarié.e.s du public comme du privé…. Ceux qui jusqu’alors ne récoltaient que du mépris se révèlent être les plus essentiel.le.s ! Les capitalistes et leurs marionnettes politico-médiatiques font ainsi semblant de découvrir le rôle crucial que nous avons. Nous ne nous contenterons pas d’applaudissements au balcon. Après la crise, les travailleur.se.s régleront les comptes à ceux qui ont sacrifié des vies pour des motifs financiers.
Dans ce contexte, une constante demeure : le gouvernement est, comme toujours, au service du patronat, sortant de son chapeau magique des centaines de milliards d’euros pour préserver la rentabilité des grandes entreprises et les dividendes perçus par les exploiteurs routiniers de l’évasion fiscale et des exonérations diverses. Il profite du confinement imposé, avec le florilège de dérives autoritaires que nous subissons depuis trop longtemps (amendes abusives, violences policières, intimidations envers les syndicalistes…) pour lacérer le Droit du travail en évoquant cyniquement “des jours meilleurs”. Dernier assaut patronal : quelle indécence d’invoquer “les inégalités sociales”, sujet pour lequel ce gouvernement s’est tant engagé (ironie…), pour justifier la réouverture des établissements scolaires, alors que chacun sait bien que l’objectif économique est de renvoyer les parents sur leurs lieux de travail.
La santé de toute la population doit être la priorité aujourd’hui. Nous revendiquons encore une fois l’application totale du confinement, et la fermeture de toutes les activités non essentielles à nos vies. De plus, nous exigeons le matériel nécessaire à la protection des personnes sur tous les lieux de travail essentiels, des masques, des gants, du gel hydroalcoolique, une organisation du travail qui respecte les distances de sécurité, une vaste campagne de tests et les préconisations des autorités sanitaires indépendantes.
N’attendons rien de ce gouvernement au service d’intérêts financiers qui fait le choix de sacrifier des vies pour “la croissance économique”. N’attendons rien de ce gouvernement dont l’amateurisme et l’incompétence frisent l’indécence. N’attendons rien de ce gouvernement qui demande des efforts aux travailleur.se.s sans jamais remettre en question l’ordre économique et social établi avec ces inégalités systémiques toujours plus insupportables. Face à ce joug capitaliste, reprenons notre destin en main, construisons ensemble (travailleurs-ses, chômeurs-ses, retraité-e-s, jeunes) une nouvelle société, humaine, solidaire, autogestionnaire :
- Développement des services publics, dont celui de la santé.
- Nationalisation et relocalisation des productions au plus près des utilisateurs.
- Produire moins et mieux pour éviter l’effondrement écologique et la crise climatique .
- Suppression des inégalités sociales.
- Un emploi pour tou-te-s et de meilleurs salaires
- Un vrai système de protection sociale pour tou-te-s, et solidaires avec les migrant-e-s.
- L’abrogation des réformes et lois scélérates qui ont cassé les droits du travail et les droits sociaux sociaux (retraite, chômage …)
Après l’épidémie, pas question d’augmenter l’austérité afin d’enrichir davantage les plus riches dont l’argent « ruissellerait ». C’est au contraire aux riches de payer leur crise : retour de l’ISF et renforcement de la taxation des revenus du capital et de l’impôt sur les sociétés ; suppression du CICE et des exonérations de cotisations patronales ; éradication de la fraude et de l’évasion fiscales, …
C’est pourquoi nous appelons symboliquement pour ce 1er mai tou.te.s les militant.e.s, les syndicalistes, les camarades et les collègues, à manifester leur colère chez eux ou dans l’espace public, sous toutes les formes : collages d’affiches et d’autocollants, affichage de banderoles, diffusion de musiques et de slogans dans les rues, etc.
Et ce, en attendant la fin du déconfinement pour mettre à bas ce “nouveau monde” mort-né, par tous les moyens possibles.